la bataille de Koursk
La bataille de Koursk, a été une bataille décisive de
la Seconde Guerre
mondiale. Elle reste la plus grande bataille de blindés de toutes les
guerres, et a connu le jour avec le plus grand nombre de pertes pour
l'aviation de l'histoire. Bien qu'à l'origine prévue comme une
offensive allemande, la défense soviétique et le succès de la contre
offensive qui suivit l'ont transformée en une victoire du camp adverse.
L'armée allemande s'appuie sur des forces blindées afin de percer
les lignes russes à la vitesse de l'éclair, technique connue sous le
nom de
la Blitzkrieg. Elle
n'est donc capable d'assurer l'offensive que pendant l'été, lorsque la
chaleur continentale a suffisamment asséché les terres pour permettre
aux chars d'assaut de rouler à pleine vitesse. Le front de l'Est a donc
évolué en une série d'avances allemandes durant l'été, suivies par des
contre-attaques russes durant l'hiver.
Pendant l'hiver 1942, les Soviétiques ont remportés la bataille de Stalingrad, capturant
la VIe
arme allemande , ce qui affaiblit les forces allemandes à l'Est. Avec
les sérieuses menaces d'invasion de l'Europe de l'Ouest, Hitler réalise
qu'une défaite des forces soviétiques avant que les Alliés de l'ouest
ne portent le front en Europe serait impossible et décide de forcer
l'URSS à une paix séparée.
En 1918, les
Allemands ont construit la ligne Hindenburg sur le front de l'Ouest,
raccourcissant leur ligne de front et augmentant ainsi leur puissance
défensive. Ils prévoient de répéter cette stratégie en Russie et
commencent la construction d'une série d'ouvrages défensifs. À la fin
1943, ils se retrancheront derrière cette ligne et épuiseront les
forces soviétiques tout en se rétablissant.
En
février et mars 1943, Erich von Manstein a achevé offensive durant la
deuxième bataille de Kharkov, laissant la ligne de front de Leningrad
au nord à Rostov au sud. Au centre se trouve un profond saillant de
200 kilomètres
de largeur et de
150 kilomètres
de profondeur entre la position avancée allemande d'Orel au nord et la capture récente de Manstein : Kharkov, au sud.
Manstein
insista pour une nouvelle offensive basée sur les même principes à
succès qu'il venait de suivre à Kharkov, quand il avait encerclé
l'offensive soviétique trop avancée. Il suggéra de bluffer les
Soviétiques, d'attaquer au sud contre
la VIe
armée qui se reformait désespérément, pour les mener dans le bassin du Donetz dans l'est de l'Ukraine. Il tournerait alors au sud depuis Kharkov sur le bord est de la rivière Donetz vers Rostov pour piéger la totalité de l'aile sud de l'armée rouge contre la mer d'Azov.
le quartier général allemand n'approuva pas ce plan, et au contraire tourna son attention sur la bosse évidente dans les lignes entre Orel et Kharkov. Il y avait trois armées allemandes complètes dans et autour du saillant. Le fermer dans une tenaille permettrait de capturer presque un cinquième des ressources humaines de l'Armée Rouge. Il en résulterait aussi une ligne de front beaucoup plus droite et courte. Enfin, la ville de Koursk, hautement stratégique pour son nœud ferroviaire situé sur la principale ligne nord-sud allant de Rostov à Moscou, serait capturée.
En mars les plans étaient décidés.
La IXe
armée de Walther Model attaquerait au sud depuis Orel pendant que
la IVe
armée panzer de Hoth et le détachement de Kempf sous le commandement
global de von Manstein attaquerait du nord depuis Kharkov. Ils devaient
se rencontrer près de Koursk
A l'inverse des efforts récents,
Hitler donna au quartier général un contrôle considérable sur la
planification de la bataille. Pendant les quelques semaines suivantes
il continua d'augmenter l'ampleur des forces attachées au front,
retirant à la totalité des lignes allemandes tout ce qui pouvait être
utile à la confrontation prochaine. Le déclenchement fut d'abord prévu
pour le 4 mai, puis retardé jusqu'au 12 juin, et finalement lancé le 4
juillet pour donner plus de temps pour la livraison de nouvelles armes
L'Armée Rouge avait aussi planifié ses propres offensives estivales, et avait choisi un plan qui était le miroir de celui des Allemands. Les attaques frontales d'Orel et de Kharkov devaient écraser la ligne de front, et potentiellement conduire à une percée près des marais Pripyat. Staline et une poignée d'officiers du quartier général soviétique voulaient frapper les premiers. Ils pensaient que l'histoire démontrait qu'ils ne pouvaient s'opposer aux offensives allemandes, tandis que l'action pendant l'hiver était désormais efficace. Cependant le conseil presque unanime du quartier général soviétique, en particulier Gheorghi Joukov, était d'attendre d'abord que les Allemands s'épuisent eux-mêmes dans leur attaque. Son opinion emporta la discussion.
Le délai allemand pour lancer leur offensive donna aux Soviétiques quatre mois pour se préparer, et tous les jours ils faisaient du saillant l'un des endroits les mieux renforcés au monde. L'Armée Rouge disposa plus de 400 000 mines et creusa environ
5 000 kilomètres
de tranchées, avec des positions parfois reculées de
175 kilomètres
. De plus, ils massèrent une énorme armée, incluant 1 300 000 hommes, 3 600 tanks, 20 000 pièces d'artillerie et 2 400 avions. Ils étaient inquiets quant à la quantité de ces renfort, car dans le passé, les Allemands avaient dépassés leurs lignes avec une aisance déconcertante.
Les Allemands mettaient en ligne 200 de leur nouveau char Panther, 90 chasseur de chars, tous leurs Henschel Hs 129, les Tigre I et le modèle le plus récent de Panzer IV. Au total, ils avaient rassemblé 2 700 chars et canons d'assaut, 10 000 canons, 1 800 avions et 900 000 hommes. C'était la plus grande concentration de puissance militaire allemande jamais réalisée. Hitler exprima, tout de même, des doutes sur sa rationalité.
les Stukas qui bombardèrent un espace de
3 km
entre les lignes au nord pendant une courte période de 10 minutes, pendant que l'artillerie commença un barrage. Le fer de lance blindé de Hoth, le IIIe corps Panzer, avança vers les positions soviétiques autour de Savidovka. En même temps le Régiment de panzergrenadiers Großdeutschland attaqua Butovo sous une pluie torrentielle, et les hauteurs autour de Butovo étaient prisent par
la XIe
division Panzer. À l'ouest de Butovo, le régiment Großdeutschland et
la IIIe
division Panzer, qui rencontra une forte résistance soviétique, ne sécurisèrent pas leurs objectifs avant minuit.
Dans le sud,
la IIe SS
Panzer Korps lançait ses attaques préliminaires pour sécuriser les postes d'observation, et rencontra également une résistance déterminée jusqu'à ce que les troupes d'assaut équipées avec des lance-flammes nettoient les bunkers et les avant postes. À 22h30 les Soviétiques répliquèrent par un bombardement d'artillerie qui, aidé par la pluie torrentielle, ralentit l'avance allemande. À ce moment Joukov avait été informé du début de l'offensive par des prisonniers allemands et décida de lancer un bombardement préventif sur les positions allemandes.
Les Soviétiques, maintenant avertis de l'heure précise de l'offensive, commencèrent un barrage d'artillerie massif dix minutes avant. Cela fut bientôt suivit par une attaque massive sur les bases de
la Luftwaffe
afin d'éliminer le support aérien dans la première heure de la bataille.
La Luftwaffe
se défendit avec succès et perdit très peu de son pouvoir de combat.
La IXe
armée Panzer dans le nord se trouva presque incapable de bouger. Dans
les premières minutes de l'offensive, elle se trouva prise dans un
grand champ de mine défensif et eut besoin du soutien de sapeurs et de
se dégager sous le feu de l'artillerie
Après une semaine les Allemands avaient progressé de seulement
10 km
dans les lignes, et le 12 juillet, les Soviétiques lancèrent leur aile nord contre
la IIe
armée à Orel.
La IXe
dut être retirée et sa part dans l'offensive était terminée. Le rapport
entre leurs pertes et celles de l'Armée Rouge était de 3 pour 5. Ceci
était cependant bien pire qu'habituellement, et très loin de ce qui
était nécessaire pour équilibrer avec le flux des nouveaux soldats et
matériels pour l'Armée Rouge.
Dans le sud les choses allèrent un
peu mieux pour les Allemands. Les blindés ouvrirent une brèche, et le 6
juillet, ils étaient environ
30 km
derrière les lignes dans la petite ville de Prokhozovka.L'Armée Rouge fut forcée de déployer en défense les troupes initialement planifiées pour n'être utilisées que dans la contre offensive. Cependant, le flanc allemand n'était pas protégé, car les divisions de Kempf était immobilisées par
la VIIe
armée de gardes.
La Ve
armée de chars de la garde était située à l'est de Prokhozovka et préparait sa contre attaque quand le IIe SS Panzer Korps arriva et un combat intense se déclencha. Les Soviétiques parvinrent à arrêter les SS, mais de justesse. Il y avait désormais peu de chars pour arrêter
la IVe
armée panzer, et il apparaissait qu'une percée allemande était
désormais bien possible. Les Soviétiques décidèrent de déployer le 5e
corps de gardes.
Le 12 juillet
la Luftwaffe
et l'artillerie bombardèrent les positions soviétiques pendant que les
divisions SS se groupaient. Traditionnellement cette bataille a été
décrite comme cela : l'avance allemande commença et ils étaient étonnés
de voir les masses de blindés soviétiques avancer vers eux. Ce qui
suivit constitue le plus grand engagement de blindés de l'Histoire,
avec plus de 1 500 chars en contact proche. Les forces aériennes des
deux pays volèrent au-dessus, mais ils étaient incapable de voir à
travers la poussière et la fumée qui sortait des chars détruits. Au sol
les commandants étaient dans l'impossibilité de garder trace des
développements et la bataille dégénéra rapidement en un immense nombre
de combats de petits groupes, souvent à faible distance. Les combats
durèrent toute la journée, et par le soir les derniers tirs étaient
échangés alors que les deux côtés se désengagèrent. Les pertes
allemandes montèrent à plus de 300 chars et que les Soviétiques
perdirent 322 chars, parmi lesquels plus de la moitié à l'état d'épave,
plus de mille morts et 2 500 disparus ou blessés. Les pertes allemandes
étaient inférieure de 20 % Le 11 juillet, alors que se déroulait le
débarquement des forces anglo-américaine en Sicile dans l'Opération
Husky, Hitler appela von Kluge et Manstein dans son bureau de
commandement en Pologne et déclara qu'il faisait cesser l'offensive.
Manstein était furieux, et répondit qu'avec un dernier effort, la
bataille pouvait être emportée. Hitler n'accepta rien, particulièrement
alors que les Soviétiques avaient lancés leur contre offensive dans le
nord.
Quelques unités allemandes furent immédiatement envoyées en
Italie, et seules des attaques réduites continuèrent dans le sud, pour
se débarrasser des forces soviétiques coincées entres les deux armées
allemandes.Bien qu'ignorant le changement des plans de Hitler, les
Soviétiques percevaient bien l'arrêt des attaques près de Koursk. Les
Soviétiques mirent alors leurs plans en action. Le 15 juillet les
attaques sur Orel furent lancées avec le déclenchement du front central
soviétique. Les Allemands reculèrent sur la ligne Hagen partiellement
préparée à la base du saillant. Les forces allemandes furent envoyées
du sud vers le nord pour aider à couvrir la retraite. Bien que les
Allemands qui reculaient infligèrent des pertes sévères à l'Armée
Rouge, c'était la première fois qu'il y avait une avance soviétique
pendant l'été Dans le sud, les Soviétiques avaient besoin de plus de
temps pour se regrouper et ne purent lancer leur contre attaque avant
le 3 août. Aidés par les attaques de diversion plus au sud ils furent
capable de prendre Belgorod difficilement conquise par von Manstein. La
capture de Belgorod et d'Orel fut célébrée à Moscou par des feux
d'artifices, une pratique qui devint à partir de ce moment une
institution avec chaque ville reprise. Ils atteignirent Kharkov le 11,
une ville qu'Hitler disait qu'il défendrait à tout prix. Les unités
allemandes étaient alors très fatiguées, s'étant battues chaque jour
pendant plusieurs semaines. Leur capacité en homme avait été réduite et
ils manquaient d'équipement. Le 20, toutes les forces allemandes dans
la région durent se retirer.
le 22, les combats se terminèrent. La
bataille n'était pas une victoire nette pour les Soviétiques qui
avaient souffert de beaucoup plus de pertes que les Allemands. ces
derniers pour la première fois avaient perdus des territoires
substantiels pendant l'été et n'avaient pas été capables d'atteindre
leurs objectifs. Un nouveau front s'était ouvert en Italie, dispersant
leur attention. seuls les Soviétiques avaient les réserves en hommes et
en production industrielles pour récupérer complètement, sans parler de
l'aide très substantielle qu'ils obtenaient des États-Unis d'Amérique,
incluant les très efficaces Jeeps et camions.Les pertes sont énormes.
Du coté soviétique, on dénombre plus de 250 000 tués et 600 000
blessés. Les Allemands perdirent 500 000 hommes et 980 chars. L'Armée
Rouge avait également perdu beaucoup de blindés, mais put s'en remettre